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CA 16 – Nov/Dec 2007

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Ce numéro de China Analysis est le premier à comporter un résumé analytique des articles. C’est également le second numéro intégralement traduit en langue anglaise – avec un léger décalage chronologique, bien sûr. La revue continuera son évolution dans les prochains mois, pour plus de lisibilité sans renoncer à l’essentiel : être une fenêtre sur les analyses et débats importants en cours en Chine et dans le monde chinois.

Deux mois après la clôture du 17e congrès, la direction chinoise donne l’image d’une formation réformiste mais prudente, procédant par petites touches pour accomplir la transformation économique de la Chine : cela semble être la marque de fabrique de Hu Jintao. Le 17e congrès a appliqué des règles coutumières : la répartition des postes au Comité central entre les différentes institutions, l’application de la règle de la limite d’âge à 68 ans sans passe-droit, la sélection par la direction collective elle-même du Bureau politique et de son Comité permanent. Les congrès successifs, à partir du douzième (1982), démontrent toujours plus nettement une ambition : combler l’absence de mécanismes de désignation légaux et ouverts par un processus de sélection informel moins arbitraire et plus représentatif des équilibres administratifs et technocratiques.

L’augmentation du nombre de candidats excédentaires par rapport au nombre de postes à pourvoir au Comité central, la très longue phase d’incubation concernant la désignation des délégués au congrès se combinent ainsi avec l’opacité complète concernant la nomination des vingt-cinq dirigeants les plus importants. Le système évolue vers un mode autoritaire consultatif, dans lequel une technocratie-aristocratie (car les fils de hauts cadres sont extrêmement nombreux) filtre tous les débats politiques. Démocraties interne ou limitée à certains sujets prédéterminés coexistent avec des tensions plus fortes – pour ou contre des mécanismes démocratiques plus formels.

Il reste extraordinaire de constater à quel point la Chine d’outre-mer – naguère aiguillon de réforme et parfois de révolution – est aujourd’hui la première à défendre un statu quo jugé profitable. En témoigne, en été 2007, la « sortie » de Donald Tsang, chef de l’exécutif de Hong Kong, contre une « démocratie » assimilée à la… Révolution culturelle et de toute façon jugée inefficace. Ou les propos récents de Lee Kuan-yew, le senior minister singapourien, pour qui il y a régularisation et institutionnalisation du processus de sélection ou d’élection des dirigeants par le « gratin d’en haut » (« the top crowders »). Cette vision d’une institutionnalisation sans démocratie est évidemment un des horizons du régime : l’autre, c’est l’accentuation de mécanismes électoraux formels.

Comment ne pas contraster cette vision d’une curie chinoise aux débats feutrés avec les poussées de fièvre concernant la réception du dalaï-lama par Mme Merkel, ou surtout avec le refus d’accueillir l’escale à Hong Kong du porte-avions américain Kitty Hawk ? L’aller et retour du gouvernement chinois concernant l’Allemagne – des sanctions concernant les programmes de rencontres entre les deux pays, puis une déclaration du Premier ministre Wen circonscrivant le différend – et la gestion de crise de l’affaire du Kitty Hawk accréditent l’idée de tensions politiques importantes depuis le 17e congrès. L’extrême difficulté avec laquelle le récent sommet sino-européen a produit un communiqué commun, ce qui est sans précédent, témoigne aussi à sa façon qu’aucun dirigeant, fût-ce le premier d’entre eux, n’a complètement les mains libres en matière de politique extérieure. Et de cela, bien sûr, rien n’a filtré au cours du 17e congrès, censé refléter et arbitrer les orientations principales du parti dirigeant.

 

Sommaire

– POLITIQUE INTERIEURE –

La réforme démocratique selon le 17e congrès

L’Armée populaire de libération après le 17e congrès

La démocratie interne à l’épreuve de l’histoire institutionnelle du Parti

Un embryon de démocratie participative dans le Gansu ?

Les think tanks chinois, conseillers du roi

– ECONOMIE –

Le 17e congrès : vers un nouveau modèle de croissance ?

Les IDE en Chine : une nouvelle approche de la part des autorités centrales ?

Les Français et la privatisation de l’eau en Chine

– AFFAIRES DIPLOMATIQUES & STRATEGIQUES –

Relations franco-chinoises : la rupture… avec l’Allemagne ?

Réajustements américains au Moyen-Orient : enfin une politique pragmatique

Chine-Russie-Inde : un triangle équi-bilatéral

Les manoeuvres communes de l’Organisation de coopération de Shanghai

– PRESSE TAIWANAISE –

Le 17e congrès vu de Taïwan

Un accord de paix entre les deux rives, une proposition sérieuse ?

– LA PRESSE DANS CE NUMERO –

Ont contribué à ce numéro : Michaïl Andréi, Valérie Demeure-Vallée, Mathieu Duchâtel, Hubert Kilian, Michal Meidan, Pierre Nordmann, Antoine Richard, Thibaud Voïta

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