Le raidissement de la politique étrangère chinoise en 2010 demeure en partie inexpliqué. Durcissement de Pékin sur ses revendications territoriales, en particulier maritimes, protection renouvelée pour la Corée du Nord malgré ses provocations, inflexibilité à l’égard de Liu Xiaobo qui est aussi un enjeu international : l’infléchissement de la posture chinoise est réel ; mais est-il le fruit de circonstances passagères, ou un vrai tournant stratégique ? Dans quelle mesure s’explique-t-il par la complexification du processus de décision – la marginalisation du ministère des Affaires étrangères, la montée des groupes d’intérêts, l’influence des militaires, le tout alors que le Parti Communiste se rapproche d’une échéance majeure, son 18e Congrès ? Révèle-t-il des luttes de pouvoir, un clivage au sommet, ou au contraire un choix rationnel, reflétant les nouveaux rapports de force mondiaux à l’issue de la crise ?
Ces questions tracent un fil rouge, qui se déroule à travers les trois autres grands thèmes du numéro : le dossier sur les ambitions navales chinoises, les débats de politique intérieure, et les mesures contre l’inflation, en particulier pour juguler la hausse du marché immobilier, via des projets pilotes à Shanghai et Shenzhen.
Sommaire
– DOSSIER: LES AMBITIONS NAVALES CHINOISES –
Les capacités de la marine chinoise en 2020
Le dilemme de Malacca revisité
Une puissance navale pour sécuriser les voies de navigation dans l’océan indien?
– REPÈRES –
La professionnalisation des députés ne progresse pas
Xi Jinping, l’armée, la corruption et le 5e Plénum
Comment comprendre la politique monétaire chinoise?
Le retour de l’inflation, le signe de la fin d’un cycle de développement chinois?
Une revue critique des réformes de la taxe foncière
La quête chinoise d’un “pouvoir du discours”
– DÉCALAGE –
La stratégie chinoise en débat
Ont contribué à ce numéro: Martina Bassan, Gong Cheng, Jérôme Doyon, Mathieu Duchâtel, François Godement, Marie-Hélène Schwoob, Alexandre Sheldon-Duplaix, Thomas Vendryes