En septembre 2012, l’ensemble du monde découvrait, à l’issue des violentes manifestations anti-japonaises qui enflammaient l’opinion publique chinoise, à quel point les relations sino-japonaises s’étaient dégradées depuis le milieu des années 2000. En Europe et aux Etats-Unis, d’aucuns se sont inquiétés des répercussions de ces tensions sur les équilibres régionaux en Asie Pacifique, ainsi que sur la reprise économique mondiale dont l’un des moteurs repose sur les interdépendances commerciales entre Chine et Japon. Cette dégradation des relations sino-japonaises a également été interprétée comme l’aboutissement d’une redistribution des rapports de force entre les deuxième et troisième puissances mondiales, au profit d’une affirmation économique, militaire, diplomatique et culturelle de la Chine face à un Japon structurellement affaibli par son déclin démographique et les catastrophes de l’année 2011. Si la vision du « retour du Japon » sur la scène régionale que le gouvernement Abe cultive aujourd’hui est relativement bien perçue de ses partenaires en Asie du Sud-est qui craignent pareillement les ambitions maritimes chinoises ; elle repose cependant sur des projets d’augmentation de sa capacité de réponse militaire qui, associés aux tentatives en cours de révision de l’article 9 de la Constitution de 1946, seront mal accueillis de la Chine, de la Corée du Sud, mais aussi d’une partie de l’opinion publique américaine, très critique à l’égard du courant néonationaliste japonais.
Sommaire
– EDITORIAL –
– ANALYSE DE L’ACTUALITÉ : LA POSITION DU JAPON DANS L’ARCHITECTURE DE SÉCURITÉ DE L’ASIE PACIFIQUE AUJOURD’HUI –
Les actions du Japon pour la création d’une architecture régionale de sécurité en Asie-Pacifique (Antonin Francesch)
– POINTS DE VUE D’ACTUALITÉ –
YOSHIMI Yoshiaki, « Comment interpréter la déclaration de Hashimoto ? Reconsidérations sur le problème des “femmes de réconfort” de l’armée japonaise », Sekai (Traduction d’Amélie Corbel)
KITAOKA Shinichi, « Le rôle du Japon en Asie orientale en 2032. La domination inébranlable des États-Unis », Gaikō (Traduction de Sophie Buhnik)