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JA 34 – L’ouverture du Japon au monde en 2014 : regards croisés – Juil. 2014

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En augmentation très sensible depuis une quinzaine d’années, les classements internationaux diffusés par des magazines à grand tirage couvrent aujourd’hui une multiplicité de domaines et se structurent autour de critères allant du produit intérieur brut et de la qualité de l’éducation dispensée par les établissements d’enseignement supérieur (classement de Shanghai) à des notions plus abstraites de compétitivité ou d’urbanité (avec par exemple, le Liveability Ranking de l’Economist Intelligence Unit). Cette démultiplication des résumés chiffrés du fonctionnement du monde s’adapte ainsi au besoin de mesurer l’influence internationale d’un pays, d’un établissement voire d’un individu (avec les classements des « personnalités les plus influentes de l’année », en particulier) au-delà du seul point de vue économique.

D’aucuns considèrent que le déclin économique et démographique prolongé du Japon et le risque de marginalisation de l’Archipel au sein des réseaux d’échanges mondiaux se traduisent par son recul dans des classements et des indicateurs de l’ouverture d’un pays et de son attractivité. Mais ces instruments de comparaison peuvent justement indiquer que le « déclin » du Japon est loin d’être homogène : la place de l’Archipel dans ces résumés chiffrés du fonctionnement du monde peut, en fonction des domaines, stagner, remonter, baisser de manière absolue ou relative. Par exemple, la baisse du nombre d’étudiants japonais séjournant durant une année à l’étranger est absolue depuis une dizaine d’années. La baisse est en revanche relative dans le cas du classement annuel établi par le Forum économique mondial en 2013 sur les inégalités hommes-femmes par pays (Global Gender Gap Index) : le glissement du Japon à la 105e place s’explique moins par une dégradation des inégalités moyennes de salaire entre hommes et femmes que par la progression plus rapide du statut de l’emploi des femmes dans un grand nombre de pays émergents.

Quelles que soient les critiques formulées à l’encontre des méthodes d’élaboration de ces classements, leur publication sert de levier à des promesses de réformes, à la prise de mesures et à la formulation de politiques publiques. Le Japon n’y fait pas exception : du fait de leur apparente facilité de lecture, ces indicateurs synthétiques y reçoivent une couverture médiatique non négligeable et suscitent des débats nationaux, dont l’un des plus récents s’est structuré autour de l’analyse du score particulièrement médiocre du Japon selon le fameux Global Gender Gap Index.

Ainsi, le présent numéro de Japan Analysis, rédigé sous la direction de Sophie Buhnik et d’Amélie Corbel, s’intéresse à la place du Japon dans le monde, entendue sous l’angle des efforts entrepris par ce pays pour s’ouvrir au monde et s’insérer dans une compétition internationale mesurée en particulier à l’aune de classements divers et variés.

 

Sommaire

EDITORIAL

-ANALYSE DE L’ACTUALITÉ :  L’OUVERTURE DU JAPON AU MONDE EN 2014 : REGARDS CROISÉS

Le gouvernement Abe et la question de l’égalité hommes-femmes : « vers une société où les femmes resplendissent » (Amélie Corbel)

L’engagement réaffirmé du Japon en Afrique : principaux enjeux et défis (Yuko Kawato)

POINTS DE VUE D’ACTUALITÉ

Nishikawa Shūichi, « Ce que ‘l’anglicisation’ apporte aux entreprises : points de vue d’employés d’Uniqlo et de Rakuten », Chūō kōron, novembre 2013 (Traduction de Sophie Buhnik)

Yoshikuni Shin’ichi, « Réflexions sur la ‘troisième flèche’ de l’Abénomie : pour une société de diversité plus ouverte à l’emploi des femmes », Kin.yūzaiseibijinesu, mars 2014 (Traduction d’Arnaud Grivaud)

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