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Taiwan et la gestion du Covid

Covid (Taiwan)

Le bureau de Taipei à Paris nous a très amicalement informé sur les principaux programmes mis en place dans ce contexte de crise du Covid-19. Comme spécifié plus bas, une grande vigilance, la réponse immédiate, le contact-tracing, la stricte mise en quarantaine des individus à risques, une forte incitation à porter des masques et l’application des technologies numériques sont les clés de la gestion du Covid-19 à Taïwan, figurant parmi les pays les moins touchés du monde.

  1. Vigilance accrue en amont de la crise

En décembre 2019, la pneumonie d’origine inconnue ayant des ressemblances avec le SRAS a été détectée à Wuhan, Chine. La Chine affirmait à l’époque que l’homme ne pouvait pas transmettre le Covid-19. Néanmoins, Taïwan a considéré avec méfiance les propos chinois concernant l’épidémie, ayant tiré des leçons de la traumatisante crise du SRAS de 2003 et soulevé la possibilité d’une contagion interhumaine auprès de l’OMS en même temps. Dès le 31 décembre 2019, le Ministère de la santé taïwanais a commencé à effectuer des prises de température systématiques et des examens complets pour les cas suspects dès l’atterrissage des vols en provenance de Wuhan, puis très rapidement ensuite sur tous les vols en provenance de Chine jusqu’à la fermeture des frontières.

  1. Réponse immédiate coordonnée par le Centre de commandement de lutte contre les épidémies (CECC)

Lorsque la propagation du Covid-19 a été confirmée par la Chine en janvier 2020, le gouvernement taïwanais a activé le CECC créant un cadre pour la mobilisation des ressources nationales. Ce mécanisme a été mis en place suite à la crise du SRAS. Le CECC coordonne les actions des différents ministères et tient une conférence de presse quotidienne pour faire un état des lieux, une mise à jour des restrictions de flux humains et une communication des nouvelles mesures mises en œuvre. Le CECC a mis en place un total de 124 mesures entre le 20 janvier et le 24 février notamment sur les contrôles aux frontières, l’identification des cas,  l’allocation des ressources et les procédures de mise en quarantaine.

  1. Contact-tracing

Le gouvernement taïwanais a appliqué la méthode du contact-tracing qui est un suivi très précis et en temps réel de l’évolution de la situation au cas par cas. Afin de contrôler efficacement le risque de cas de Covid-19 importés à Taïwan, l’intégration des bases de données de l’assurance-maladie avec celles des douanes a permis à l’administration de santé publique d’accéder à l’historique des voyages de tout individu au cours des 14 derniers jours et de repérer ceux qui venaient de régions à risques. Le gouvernement taïwanais a également autorisé tous les hôpitaux, cliniques et pharmacies à accéder aux antécédents de voyage des patients. Cela a permis de retracer et de contenir le médecin français ayant ausculté une patiente testée positive à son arrivée à Taiwan, après la transmission de l’information aux services sanitaires français. C’est une chaîne de contamination qui a été jugulée le 25 janvier.

  1. Stricte mise en quarantaine des individus à risques

Pour améliorer le suivi des voyageurs entrants, le gouvernement taïwanais a imposé une déclaration de santé obligatoire à tous les passagers à leur arrivée. Une déclaration inexacte est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 4500 Euros. Cette déclaration obligatoire a permis de classer les voyageurs dans différentes catégories à risques et de mettre en œuvre la politique de quarantaine de Taïwan.  Une fois placé en quarantaine, tout individu est dans l’obligation de respecter des consignes strictes sous peine de six mois de prison ferme et 30000 Euros d’amende. Le gouvernement taïwanais fournit aux personnes mises en quarantaine un téléphone portable qui permet de surveiller leurs déplacements pendant toute la période de leur quarantaine. Ce système de quarantaine a permis également au gouvernement taïwanais de prioriser les tests sur les personnes présentant les symptômes caractéristiques du coronavirus.

  1. Forte incitation à l’utlisation des masques

  • Taïwan a d’abord décrété une interdiction temporaire d’exportation de masques chirurgicaux et de masques FFP2 le 24 janvier.
  • Le 11 février, le gouvernement a demandé l’installation de 60 chaînes de production supplémentaire pour faire passer la production de masques de 4 à 10 millions d’unités par jour.
  • Un système de rationnement des masques a été mis en place : ils sont achetables en pharmacies, dans les commerces médicaux et dans les supermarchés de quartiers. Chaque citoyen était autorisé à acheter trois masques par semaine, reconnus par leur dernier chiffre de numéro de sécurité sociale figurant sur leur carte nécessaire à l’achat des masques. Puis, pour limiter les rassemblements, la commande de ces masques est possible sur une plateforme mise en place par le CECC le 19 mars.
  • Le 3 avril, le gouvernement taïwanais a décrété le port de masque obligatoire pour les usagers des transports en commun, y compris dans les taxis et la limite d’achat hebdomadaire a été élevée à 9 masques par personnes le 9 avril.

 

  1. Application des technologies numériques et du Big Data

  • l’Agence nationale de l’Immigration a mis ses bases de données à la disposition de l’assurance-maladie de sorte que tout soignant en hôpital ou en ville, peut repérer immédiatement ceux de ses patients qui viennent de régions à risques. Les cas identifiés ont pu être traités dans un circuit distinct et les contacts limités.
  • Une application issue de l’initiative privée permettant de connaitre en temps réel l’état des stocks de masques dans les points de vente a été soutenue par le gouvernement. Cette application s’appelle Taïwan Mask Map et permet désormais l’accès aux données des pharmacies rendant encore plus aisé l’achat de masques en évitant les rassemblements dans un contexte de rationnement.

 

Le 7 avril, sur une population comptant 23,78 millions d’habitants, Taïwan a recensé 376 cas confirmés et 5 décès du Covid-19. Le gouvernement de Taiwan s’efforce de gérer cette crise avec la plus grande transparence possible.

asiacentre.eu