Le 17ème congrès du PCC chinois en 2007 et les plénums préparatifs ont été l’occasion d’un mouvement au sommet du Parti Communiste. Le sommet politique prépare son héritage politique et idéologique et tente d’imposer ses concepts de « développement scientifique » et de « société harmonieuse » à l’ordre du jour des générations de dirigeants à venir. Mais c’est aussi affaire de lutte de ligne, comme en témoigne la chute de Cheng Liangyu, secrétaire du Parti pour Shanghaï et pilier du groupe de l’ancien président Jiang Zemin.
Le libéralisme politique ne semble pas avoir sa place sur l’agenda. Même si les médias libéraux réclament un assouplissement des contraintes de l’information, l’ouverture progressive au monde semble se cantonner – prudemment – à l’économie, et aux services publics. Dans ces domaines, elle est confortée par les analyses montrant que les conséquences de l’ouverture ne sont pas toutes néfastes.
Les effets de l’entrée à l’OMC sur le secteur agricole chinois, par exemple, ne semblent pas avoir entravé la sécurité alimentaire du pays, et inciteraient par ailleurs le pays à accentuer ses avantages compétitifs et à évoluer vers une offre plus qualitative. La question agraire est de ce fait représentative d’un grand nombre de débats concernant le rôle et les effets des étrangers, l’ouverture aux marchés internationaux, et l’action gouvernementale.
Sur les questions internationales, les deux grands partenariats de la Chine occupent les analystes. A l’occasion du départ de Junichiro Koizumi de la vie politique japonaise et de l’arrivée au pouvoir de son successeur Shinzo Abe, les experts de relations internationales se sont réunis pour un bilan des liens sino-nippons – facteurs de conflictualité et causes, dissonance entre politique et économique et perspectives pour l’avenir. Cet évènement marquant pour l’Asie orientale fait donc l’objet d’une analyse de fond, aussi bien dans cette livraison de China Analysis – Les Nouvelles de Chine que dans la revue électronique Japan Analysis – La Lettre du Japon.
A Taiwan, le système politique est secoué par le mouvement de destitution du Président Chen Shui-bian et les manifestations sur l’île. Attaqué pour cause de corruption chez ses proches, Chen Shui-bian ne se retire pas de la vie politique, mais entraîne celle-ci dans un débat interne parfois nauséabond, où les valeurs démocratiques sont à la fois présentes avec la transparence sur les affaires, et secouées par la désillusion sur un homme politique.
Sommaire
– POLITIQUE INTERIEURE –
Hu Jintao imprime sa marque idéologique
Les media veulent la liberté d’information sur les situations de crise
– ECONOMIE –
Cinq ans après l’adhésion à l’OMC, l’agriculture chinoise doit restructurer ses exportations
La réforme des services publics en marche ?
– POLITIQUE EXTERIEURE –
Deux tigres peuvent-ils habiter la même montagne ? – une table ronde sur les relations sino-japonaises
Perceptions américaines de la Chine, entre coopération et crainte
– AFFAIRES STRATEGIQUES –
Le développement dual civil et militaire, résurrection du fuqiang
A quoi va servir la « flexibilité stratégique » des troupes américaines en Corée du Sud ?
– PRESSE TAIWANAISE –
Morale et politique à Taiwan
Interrogations taiwanaises après la « perte » du Tchad
Ont contribué à ce numéro: Michaïl Andrei, Valérie Demeure-Vallée, Mathieu Duchâtel, François Godement, Michal Meidan, Thibaud Voïta, Joris Zylberman