Le géant chinois s’impose de plus en plus dans la réflexion occidentale : la presse s’interroge quant au rôle de la Chine dans les marchés économiques mondiaux, dans les flux commerciaux et dans la politique internationale, se référant souvent à la stratégie chinoise, aux desseins politiques et économiques de cet acteur émergent. La presse chinois, elle fait souvent mention des difficultés croissantes du gouvernement à contrôler ses différents agents, à la fois économiques et politiques.
Les questions politiques et économiques évoquées dans ce numéro de China Analysis présentent, à travers différents dossiers, politiques, économiques et sociaux, des interrogations communes : comment faire face au poids croissant des groupes d’intérêts chinois ? Peut-on briser le lien inhérent entre cadres et entrepreneurs, étant donné que les nouveaux riches chinois sont, pour la grande majorité, issus de familles de hauts cadres ? Comment faire face à la société civile naissante, et comment adapter le rôle du gouvernement à cette nouvelle structure socio-économique, et donc politique. On retrouve également des thématiques récurrentes, qui s’interrogent sur l’équité sociale, et le modèle socio-économique le mieux adapté pour y arriver.
Plus ou moins explicitement, les analyses évoquent le besoin de revoir le rôle d’un pouvoir législatif indépendant et puissant, de donner une voix aux médias et à la société, sans pour autant mettre en cause le régime politique ni revendiquer ouvertement une réforme démocratique. Il n’en demeure toutefois que c’est la définition du rôle de l’Etat est en cause.
Alors que les débats politiques en Chine restent circonspects et fortement limités, la démocratie taïwanaise est en pleine activité, et se relève de la crise politique récente.
Sur le plan international, on observe une prise de conscience de la tension entre la diplomatie pragmatique de la Chine et ses besoins en termes d’image et d’acceptation politique par les autres acteurs internationaux. Si les analystes affirment qu’en Afrique l’activité chinoise ne fait qu’encourager le développement du continent, ils admettent aussi que certaines pratiques, en particulier commerciales, alimentent tout de même les discours sur la « menace chinoise ». Plus largement, cette même contradiction apparaît dans la définition des priorités stratégiques internationales : comment concilier une stratégie pragmatique, voire réaliste, avec les nouvelles responsabilités internationales.
Sommaire
– POLITIQUE INTERIEURE –
La liberté d’organisation des paysans est plus importante que la démocratie
Limiter le rôle de l’Etat mais accroître les instances de contrôle
Origine et pouvoirs des « nouveaux riches »
– ECONOMIE –
Qui empêche la réforme des prix pétroliers ?
La Bourse chinoise renaît de ses cendres
La Chine pratique le « colonialisme écologique » à ses propres dépens
– POLITIQUE EXTERIEURE –
La Chine en Afrique : une relation bénéfique, mais non sans problèmes
L’extension à venir de la sécurité nationale
– PRESSE TAIWANAISE –
2007, l’année d’une révision de fond de la Constitution de la République de Chine ?
Elections de Taipei et Kaohsiung : le clivage taiwanais plus fort que les scandales
Ont contribué à ce numéro: Michaïl Andrei, Camille Bondois, Mathieu Duchâtel, François Godement, Hubert Kilian, Michal Meidan, Antoine Richard, Thibaud Voïta