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KA 10 – Mai 2016 – France / Corée

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Dans le contexte des années croisées, le dossier de Korea Analysis est consacré aux relations franco-coréennes. Dans le premier article, Chul Min Mo, ambassadeur de la République de Corée en France, rappelle que la célébration du 130e anniversaire des relations bilatérales ne relève pas seulement d’une stratégie de communication mais participe aussi d’une politique globale dite d’enrichissement culturel (문화융성). L’histoire des relations entre la Corée du Sud et la France est ensuite abordée des points de vue coréen et français. Sang-chun Jung privilégie plusieurs moments clés de cette histoire, depuis l’introduction du catholicisme en Corée jusqu’à la restitution de manuscrits royaux coréens en passant par la guerre de Corée et le contrat de ligne ferroviaire à grande vitesse. Pierre-Emmanuel Roux montre que les premiers contacts ne se résument pas à des martyres et à une expédition punitive. Il souligne que la célébration du traité de 1886 est un fait relativement récent, encouragé par deux gouvernements peu au fait de leur histoire commune, et désireux d’intensifier leurs échanges. Jean-Raphaël Chaponnière analyse les relations économiques entre les deux pays, qui ont réellement démarré après la guerre de Corée. Après une légère embellie liée aux grands contrats, elles sont restées en deçà de ce que l’on peut attendre du commerce entre le cinquième exportateur mondial (la France) et le dixième importateur mondial (la Corée).

Dans les articles de la rubrique Décalage, Antoine Bondaz revient sur la décision du gouvernement sud-coréen de fermer le complexe industriel intercoréen de Kaesong à la suite des essais nucléaire et balistique nordcoréens et considère que celle-ci pourrait s’avérer contreproductive et aller à l’encontre de l’intérêt de Séoul à court et à moyen terme. Benjamin Katzeff Silberstein, co-éditeur du site internet de référence North Korean Economy Watch, explore l’histoire récente de l’économie nord-coréenne depuis l’arrivée de Kim Jong-un au pouvoir à travers les slogans du régime. Théo Clément se demande, quant à lui, si les sanctions prises contre la Corée du Nord ne vont pas amener Pyongyang à renoncer aux politiques de libéralisation économique. Jean-François Heimburger revient sur l’accord du 28 décembre 2015, qui doit résoudre « définitivement et irréversiblement » la question des « femmes de réconfort » entre le Japon et la Corée du Sud. Enfin, Léonie Allard se penche sur la liberté d’expression en Corée du Sud en analysant le paradoxe coréen qui censure les propos sur les heures noires de l’histoire nationale et non les propos négationnistes.

 

Sommaire

– Editorial –

– Dossier: FRANCE / COREE –

Les années croisées France-Corée : une expression de la diplomatie publique sud-coréenne (Chul Min Mo)

130e anniversaire des relations franco-coréennes : d’un observateur lointain à un partenaire stratégique (Jung Sang-chun)
Les premiers contacts francocoréens au XIXe siècle : un sujet toujours d’actualité (Pierre-Emmanuel Roux)
La quête du marché sud-coréen (Jean-Raphaël Chaponnière)

– Décalage –

La fermeture du complexe industriel de Kaesong n’est-elle pas une décision sud-coréenne contreproductive ? (Antoine Bondaz)
Des discours et un peu d’action : l’économie nord-coréenne sous Kim Jong-un (Benjamin Katzeff Silberstein)
Sanctions contre ouverture ? Quelques effets contre-productifs des sanctions économiques contre la Corée du Nord (Théo Clément)

La question des « femmes de réconfort » : un accord non unanime au Japon (Jean-François Heimburger)
Les paradoxes de la liberté d’expression en Corée du Sud (Léonie Allard)

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